Pulpe N°5 - Spécial Pâques

Fondation Opaline 52 53 L e premier verger se situe à Bex. Il est le fruit d’une collaboration avec Urbain Girod et sa fille Audrey, tous deux agriculteurs dans la région. 450 pommiers d’anciennes variétés ont été plantés au printemps 2018 et 450 poiriers seront plantés cette année. Ces variétés anciennes et tradition- nelles, cultivées en mi ou hautes tiges, permettent aux oiseaux et aux insectes d’y trouver leur place et de participer ainsi à la sauvegarde de la biodiversité. Rencontre avec Sofia de Meyer qui nous explique la philosophie qui sous-tend l’action. Comment est née la Fondation Opaline? Quelles sont les motiva- tions qui la sous-tendent ? Sofia de Meyer Face aux grands enjeux climatiques dont nous avons conscience, nous avons eu envie d’agir pour la biodiversité, de nous reconnecter à cette terre qui nous nourrit et de contribuer à une rému- nération équitable de l’agriculteur qui la soigne au quotidien et par tous les temps. L’idée était aussi d’offrir un lieu de vie et d’échanges qui per- mette l’observation des oiseaux, des abeilles, de la floraison au printemps et la joie de la fête de la récolte à l’automne. Je suis convaincue que la transition écologique passera avant tout par le tissage du lien qui nous unit à la terre. Quel est l’intérêtpourl’agriculteurde planter des vergers à hautes tiges? S.d.M. L’intérêt est avant tout d’ordre humain. Dans le système de pro- ductivité actuel, le métier de la terre est lié au rendement. Si l’agriculteur produit moins de pommes, c’est pour sa pomme ! Grâce à la Fon- dation, l’agriculteur est rémunéré équitablement pour son travail, quel que soit le rendement de la terre. Il retrouve ainsi la noblesse de son métier en recréant un vrai lien avec la nature. Nous pouvons alors agir ensemble pour la biodiversité et inviter toute une communauté à se joindre à nous. Votre regard sur le soutien actuel à la Fondation? S.d.M. Je suis émerveillée par l’en- gouement que notre projet suscite tant auprès des entreprises que des particuliers. Eldora, par exemple, parraine 30 arbres et s’est engagée pour une durée de trois ans. D’autres sociétés nous demandent d’organiser des journées de solidarité pour leurs employés dans les vergers ou des ateliers en entreprise sur la biodiver- sité et l’économie circulaire. Du côté des particuliers, nous comptons 200 parrains avec de belles histoires à la clé. Un grand-père a pris trois arbres et en a offert un à ses petits-enfants. Des classes d’écoles ou encore des copines se sont cotisées pour par- rainer un arbre. Les perspectives d’avenir ? De nouveaux vergers en gestation? S.d.M. Nous avons été contactés par de nombreux paysans intéressés par notre démarche et qui souhaiteraient mettre leurs terres à disposition de cette initiative. Nous travaillons sur des partenariats stratégiques pour lever des fonds et répondre à ces demandes. Le Service de l’agriculture du canton du Valais soutient notre démarche. Nous travaillons égale- ment avec la HES-SO Valais sur une étude académique quant à l’impact social et environnemental du projet. Il est vital à mon sens de démontrer aujourd’hui que cette alternative à l’agriculture de rendement est non seulementfinancièrementviable,mais essentielle à la sauvegarde de notre environnement et de notrebien-être. Quel message souhaitez-vous faire passer au consommateur? S.d.M. Nous nous engageons au quotidien pour démontrer qu’une économie locale peut tisser des liens humains et valoriser la nature qui nous entoure, tout en étant viable. Nous souhaitons offrir la possibilité à chacun (e) de contribuer à ce mou- vement à la hauteur de ses moyens et de ses envies, que ce soit par un parrainage individuel ou collectif, ou simplement en sirotant une de nos boissons. Depuis le 1 er janvier de cette année en effet, pour chaque bouteille de jus ou de limonade Opaline vendue, 5 ct sont reversés à la Fondation. Nos parrains et marraines sont également invités à récolter autant de fruits qu’ils le désirent et à participer à des ateliers au verger. L a participation à ce beau projet est accessible à tout un chacun. Il suffit de se rendre sur le site de la Fondation Opaline (www. lafondationopaline.org ), de remplir un formulaire d’inscription et ensuite de procéder au paiement de CHF 250.– ( par année et par arbre ). Ce règlement peut se faire sur une base mensuelle, trimestrielle ou annuelle. A réception du paiement, le parrain/marraine reçoit un dossier de parrainage. Tous les participants au projet se- ront conviés chaque année à l’atelier de taille des arbres (au printemps) et à la fête de la récolte (en automne). D’autres activités –ateliers et conférences pour petits et grands – sont également proposées tout au long de l’année. Pour de plus amples informations: www.opaline-factory.ch ou 079 773 36 76. COMMENT ÇA MARCHE « DANS LE SYSTÈME DE PRODUCTIVITÉ ACTUEL, SI L’AGRICULTEUR PRODUIT MOINS DE POMMES, C’EST POUR SA POMME ! »

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